Nouveaux objectifs en matière d'énergies renouvelables au sein de l'UE en 2030
Les négociateurs de la Commission, du Parlement et du Conseil de l'UE ont conclu un accord ambitieux pour augmenter la part des énergies renouvelables à 32 % à l'horizon 2030. Cela représente une hausse de 5 % par rapport aux objectifs précédents, établis à 27 %. L'accord inclut également une clause de révision à la hausse d'ici 2023.
Ce texte permettra à l'Europe de continuer sa lutte contre le changement climatique et d'atteindre les objectifs définis par l'accord de Paris. Il est également à espérer qu'il stimulera les investissements, créera des emplois, améliorera les compétences et favorisera l'innovation.
Récapitulatif du nouvel accord
Le nouvel accord :
- fixe des nouveaux objectifs contraignants pour augmenter la part des énergies renouvelables à 32 % au sein de l'UE pour 2030, avec une clause de révision à la hausse d'ici 2023 ;
- améliore l'élaboration et la stabilité des régimes d'aide en faveur des énergies renouvelables ;
- offre l'opportunité de rationaliser et de réduire les procédures administratives du secteur ;
- établit un cadre réglementaire clair et stable sur l'autoconsommation ;
- augmente le niveau d'ambition des secteurs du transport et du chauffage/de la climatisation ;
- renforce la durabilité de l'utilisation des bioénergies.
Miguel Arias Cañete, commissaire chargé de l'action climatique et de l'énergie, a déclaré : « Les énergies renouvelables sont bonnes pour l'Europe, qui affiche aujourd'hui de bons résultats dans ce secteur. Cet accord est une victoire durement gagnée dans le cadre de nos efforts pour exploiter le véritable potentiel européen en matière de transition vers des énergies propres. Cette nouvelle ambition nous aidera à remplir les objectifs de l'accord de Paris, et aboutira sur la création de plus d'emplois, la réduction des factures d'électricité pour les consommateurs et des importations d'énergie. Je suis particulièrement ravi de l'objectif européen de porter la part des énergies renouvelables à 32 %. Sa nature contraignante fournira des garanties supplémentaires aux investisseurs ».
Les énergies renouvelables et l'UE
La directive sur les énergies renouvelables fait partie intégrante de la mise en œuvre des priorités de la Commission Juncker, qui tire son nom du président de l'UE, Jean-Claude Juncker.
Ces priorités consistent à créer « une union énergétique résiliente et des politiques en matière de changement climatique tournées vers l'avenir ». La Commission vise à faire de l'UE le leader de la transition vers des énergies propres. Ainsi, l'UE s'est engagée à réduire ses émissions de CO2 d'au moins 40 % d'ici 2030, tout en continuant à moderniser son économie, et à créer des emplois et de la croissance pour tous les citoyens européens.
Pour ce faire, la Commission est guidée par trois objectifs principaux :
- donner la priorité à l'efficacité énergétique ;
- devenir le chef de file des énergies renouvelables ; et
- proposer un accord équitable pour les consommateurs.
L'UE souhaite diminuer sa dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles importés pour rendre sa production énergétique plus durable en favorisant les énergies renouvelables, qui peuvent être produites par plusieurs sources dont le vent, le solaire, l'hydraulique, l'énergie marémotrice, la géothermie et la biomasse. Le secteur des énergies renouvelables stimule également l'innovation technologie et la création d'emplois en Europe.
Quels résultats l'UE affiche-t-elle jusqu'ici ?
L'UE a déjà adopté plusieurs mesures pour développer les énergies renouvelables en Europe, y compris :
- la directive sur les énergies renouvelables de 2009, qui impose que la part des énergies renouvelables doit constituer 20 % de la consommation d'énergie finale d'ici 2020. Pour cela, les pays de l'UE se sont engagés à atteindre leurs propres objectifs nationaux sur la part des énergies renouvelables, allant de 10 % à Malte, à 49 % en Suède. De plus, au moins 10 % des carburants utilisés pour le transport doivent provenir de sources renouvelables d'ici 2020.
- Tous les pays de l'UE ont adopté des plans d'action en matière d'énergies renouvelables pour montrer qu'ils souhaitent remplir leurs objectifs. Ces plans comprennent des objectifs par secteur concernant l'électricité, le chauffage et la climatisation ainsi que le transport ; des actions politiques prévues ; le mix de différentes technologies renouvelables qu'ils souhaitent employer ; et l'utilisation planifiée des mécanismes de coopération.
Les prochaines étapes
Maintenant que l'accord a été conclu, le texte de la directive devra être approuvé officiellement par le Parlement européen et le Conseil. Une fois entériné par les deux colégislateurs dans les mois à venir, la nouvelle version de la directive sur les énergies renouvelables sera publiée dans le Journal officiel de l'Union et entrera en vigueur 20 jours après la publication. Les états membres devront transposer les nouveaux éléments de la directive dans leurs législations internes 18 mois après l'entrée en vigueur.
Qu'est-ce que cela signifie pour le Royaume-Uni ?
L'application ou non de la directive au Royaume-Uni dépendra des négociations de l'UE. Cependant, cette information a été reçue positivement. En effet, le directeur général de la Solar Trade Association, Chris Hewett, déclare que l'Union européenne : « comprend à quel point il est essentiel de permettre aux personnes et aux organisations d'investir dans l'énergie solaire. Les mesures que l'UE instaurera dans 18 mois devraient offrir la garantie nécessaire aux secteurs britanniques du solaire et du stockage, que les petits investisseurs et l'industrie traditionnelle commencent à être placés sur un pied d'égalité. Nous encourageons le gouvernement britannique à faire de même et assurer dès que possible un traitement identique pour différents investisseurs de l'énergie solaire. »