L'Arabie saoudite à la pointe de l'IA
L'Arabie saoudite met en œuvre un plan économique ambitieux. Alors qu'auparavant, le pays dépendait uniquement du pétrole, il se positionne aujourd'hui comme une destination touristique rivalisant avec les Émirats arabes unis et comme un leader technologique mondial. L'Arabie saoudite se positionne au centre d'une collaboration internationale promouvant les progrès de l'intelligence artificielle (IA) pour le bien de tous.
Son Altesse Royale Mohammed bin Salman bin Abdulaziz, prince héritier du Royaume d'Arabie saoudite, a ouvert l'édition 2020 du sommet mondial de l'IA en déclarant : « L'année 2020 a résolument été une année extraordinaire pour tester le potentiel de l'IA, à une époque où nous assistons à l'avènement d'une nouvelle normalité mondiale redéfinissant nos modes de vie, de travail et d'apprentissage… J'invite aujourd'hui tous les rêveurs, innovateurs, investisseurs et penseurs à nous rejoindre ici, dans le Royaume d'Arabie saoudite, pour réaliser nos ambitions ensemble, construire un modèle innovant et libérer le potentiel des données et de l'IA afin de développer des économies fondées sur la connaissance et de faire progresser les générations actuelles et futures ».
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA) a récemment publié une stratégie en plusieurs phases définissant les objectifs du Royaume pour 2030 : « Les données et l'IA sont au cœur du plan Vision 2030 de l'Arabie saoudite. En élaborant notre propre stratégie et nos propres politiques en matière d'IA, nous avons développé les compétences et les ressources que nous souhaitons partager avec d'autres pays afin que tous soient également préparés à tirer parti de la valeur de l'IA » explique Majid AlShehry de la SDAIA.
L'Arabie saoudite, fervent défenseur de l'intelligence artificielle, est devenue en 2017 le premier pays au monde à accorder la citoyenneté à un robot à IA, du nom de « Sophia ». Désormais, le pays cherche à s'associer à des investissements extérieurs pour profiter de tout ce que la technologie de l'IA peut offrir. Cela semble logique, étant donné que de nombreuses organisations internationales, y compris l'UNESCO et la Banque mondiale, travaillent actuellement et de manière indépendante dans le même but.
La SDAIA a présenté trois innovations :
- La plateforme Boroog, un système de visioconférence gouvernemental sécurisé utilisé pour le sommet du G20. En novembre, la SDAIA a déclaré avoir repoussé plus de 2 millions de cyberattaques grâce aux protections spéciales qu'elle avait mises au point.
- L'application Tawakkalna, conçue pour soutenir les efforts du gouvernement destinés à contrer la pandémie de COVID-19. Cette application facilite la délivrance électronique des autorisations de circuler pendant les couvre-feux pour les employés du gouvernement et du secteur privé.
- AI Artathon, le premier « hackathon » international dédié à l'intelligence artificielle en Arabie saoudite.
On craint depuis longtemps que les progrès de l'IA ne « volent » des emplois. Pourtant, une étude récente suggère que, si 85 millions d'emplois seront supprimés dans le monde d'ici 2025 du fait de l'automatisation, de l'IA et de l'Internet des objets (IoT), 97 millions d'emplois seront créés, notamment dans le domaine de la cybersécurité.
L'Arabie saoudite étant désormais le fer de lance mondial de l'évolution en matière d'IA, on peut s'attendre à ce que le rythme des progrès et de l'adoption s'accélère. Mais remarquerons-nous vraiment la différence ? Ne s'agit-il pas simplement d'un processus naturel d'évolution dans de nombreuses industries, destiné à assurer la compétitivité et la sécurité fiscale ? Quoi qu'il en soit, on ne peut pas nier que l'intelligence artificielle fait désormais partie intégrante aussi bien de l'industrie que de notre vie quotidienne. Nous attendons de voir quelle innovation le Royaume d'Arabie saoudite annoncera ensuite.